01 novembre 2020 Châlons-en-ChampagneCimetières de L'Ouest et de L'Est
2020 restera bien l’année blanche que tout un chacun conservera en mémoire.
Après maintes tergiversations, cérémonie et quête sont annulées.
La veille, le fleurissement de quelques sépultures et monuments s’était effectués. Sous un beau soleil d’automne, deux jeunes adhérents et le secrétaire du Comité s’étaient déplacés du cimetière de l’Ouest à celui de l’Est pour honorer et fleurir les tombes des hommes et femmes Morts pour la France en 14/18, 39/45 ainsi que le Monument des Fusillés de 1870, le Monument-tombe (superbement rénové) du cimetière de l’Ouest ainsi que le Monument 1870 sous lequel repose 179 soldats prussiens morts à Châlons.
Le 1er novembre, le secrétaire accompagné du fleuriste, par ailleurs adhérent, ont fleuri l’obélisque du cimetière de l’Est après un moment de recueillement. Tout était dit.
Voici le discours qui devait être fait par Philippe COMBY, Président du comité de Châlons-en-Champagne
Secrétaire du comité de Châlons-en-Champagne
« Comme chaque année depuis 1887, le Souvenir Français fondé par l’alsacien François-Xavier NIESSEN, honore le 1er novembre le Souvenir de toutes celles et ceux qui sont Morts pour la France, au service de la France ou qui l’ont honoré par de belles actions.
2020 ne dérogera pas à la règle, avec de surcroît la pandémie qui frappe l’Europe et notre pays.
Nous sommes réunis ce matin pour honorer ces hommes en uniforme qui sont morts au service de la Patrie, militaires et gendarmes engagés dans des opérations extérieures ou dans l’exercice de leur fonction. Sur terre et dans les airs, sur le sol de France ou loin du Pays, ils ont donné leur vie pour un idéal, pour leur passion, pour la France. Saluons-les.
Saluons également les soignantes et soignants qui, depuis le début de l’année, œuvrent au service des milliers de patients atteints par le Covid 19 et qui ont eux-mêmes été infectés par ce virus qui, parfois leur a coûté la vie. Remercions-les chaleureusement car, au-delà des obligations de leurs professions, ils ont donné un maximum, sans rien attendre en retour.
Chapeau bas également pour toutes celles et ceux qui, par leur contribution ont participé à cette lutte : je veux parler de ces femmes et ces hommes qui se sont investis, bénévolement, dans la fabrication de masques et de sur blouses à destination des hôpitaux, des écoles…
Cette pandémie est la triste occasion de faire un retour en arrière et d’honorer deux infirmières de la Société de Secours aux Blessés Militaires qui, en juillet et décembre 1918, sont décédées à l’hôpital Février (caserne châlonnaise survivante qui accueille le Service Militaire Volontaire) de la grippe, dite « Espagnole » épidémie du XXe siècle qui fit entre 50 et 100 millions de victimes entre 1918 et 1919.
Marguerite MOING, originaire de Moivre (Marne) était sage-femme à Mourmelon-le-Grand. Elle fut, à la mobilisation affectée à la S.S.B.M., hôpital Février, au service des contagieux. Dans les locaux insalubres et sans hygiène de cet hôpital, elle fut une des premières victimes de la contagion et s’est éteinte le 2 juillet 1918 à l’âge de 32 ans.
Jeanne ONRAET, française née en Inde, était entrée à la S.S.B.M. dès le 2 août 1914 à Saint-Servan (Ille et Vilaine). En 1917, infirmière de 2e classe elle intégrait l’hôpital Février au service des contagieux. Atteinte début 1918 par une maladie infectieuse, elle revint au chevet de ses malades, imparfaitement guérie. Mais à son retour, la grippe espagnole avait touché l’hôpital et Jeanne ONRAET, infectée, ne survécut pas aux traitements incertains et mourut le 2 décembre1918. Elle était âgée de 37 ans.
Comme ces deux soignantes, deux infirmiers affectés à 6e Section d’Infirmiers Militaires de la caserne Février, les soldats GELU et PIERRE sont également décédés de la même affection et reposent dans la Nécropole Nationale près de nous.
Honneur à toutes et tous »
Philippe COMBY
Président du comité de Châlons-en-Champagne